Déplacement Tinbo au Burkina Faso
Oct-Nov 2010
Vue globale
Au cours des différents évènements organisés par l’association (brocante par exemple) et grâce à des dons matériels, nous avons pu apporter de nombreux objets à distribuer sur place :
- 40 kilos de vêtements
- 19 tee-shirts neufs
- 10 casquettes
- 26 sacs à dos neufs
- livres pédagogiques pour les instituteurs
- livres pour les bibliothèques
- pharmacies pour les écoles
- lunettes de vue et de soleil
- 20 crayons ludiques
- blocs notes pour les instituteurs
- jouets
Par ailleurs, tel que prévu dans le budget de l’année, nous avons acheté et apporté 16 posters éducatifs (carte du monde, tables d’addition et de multiplication, etc.).
Enfin, l’ensemble des dons et des cotisations collectés au cours de l’année a été apporté en mains propres en euros, et échangé dès notre arrivée en CFA.
L'éducation
Ecole de Rigui
Malgré un décès dans le village et le fait que le déplacement dans cette école ait eu lieu un jour ferié, les villageois et instituteurs ont été très accueillants et actifs.
Les enfants de toutes les classes ont reconnu Clémence, présidente de l’association Tinbo, qui effectuait cette année son 7ème déplacement au Burkina Faso !
Nous avons visité chacune des classes et salué notables, enseignants et parents d’élèves.
Bilan des effectifs pour l’année scolaire 2010-2011
- CP1 : 80 élèves, CP2 : 58 élèves
- CE1 : 61 élèves, CE2 : 57 élèves
- CM1 : 70 élèves, CM2 : 46 élèves
- Total de 372 élèves dont 28 orphelins (contre 274 élèves en 2005).Distribution des fournitures et cartables, de vêtements pour les orphelins, de 8 posters éducatifs et de livres ludiques (un pour chaque élève de CM2). Chaque orphelin aura également deux savons. Nous avons aussi complété la pharmacie (très utile d’ après le directeur et les parents d’élèves) et apporté un aspi venin.
Ecole de Bagawoko
L’école de Bagawoko a contacté l’association Tinbo l’an dernier pour solliciter notre aide, rendue possible grâce à 2 mécènes. C’est la première fois que Tinbo s’élargit à une troisième école depuis sa création.
Notre arrivée a été très agréable, nous avons été accueillies de manière très chaleureuse et tous les enseignants étaient présents un jour férié !
Nous avons visité les trois classes existantes puis nous sommes installées pour la distribution des fournitures, cartables, sacs de riz et trousseaux pour orphelins.
En 2009, avant l’aide de Tinbo, il n’y avait que 12 tables bancs pour 146 élèves.
Nous avons pu acheter cette année 26 tables bancs supplémentaires ce qui a suscité une grande joie.
25 sacs de riz et 2 bidons d’huile ont pu être achetés grâce à notre opération, « Le mois de juin, c’est le mois du riz pour l’association Tinbo ! ».
Bilan des effectifs pour l’année scolaire 2010-2011
- CP1 : 60 élèves
- CE1 : 50 élèves
- CM1 : 36 élèves
- Total de 146 élèves dont 9 orphelins.
Ecole de Koura Bagre
Nous avons eu un très bon accueil, les parents étaient très présents malgré les récoltes en cours. Nous avons dansé et chanté avec les femmes !
Contrôle de l’état des lampes à pétrole achetées il y a 2 ans : 4 lampes cassées mais bon état global. Le pétrole est mis par les parents. Elles sont utilisées par les élèves de CM2 pour préparer le certificat et se révèlent très utiles !
Nous voyons qu’il y a plusieurs sacs de riz, dons de l’Etat de l’an dernier.
Etat des lieux de l’école :
- 3 classes propres, repeintes il y a 18 mois lors d’une mission d’été Tinbo, posters éducatifs toujours en place
- Une classe en mauvais état : abri construit par les parents d’élèves en banco et tiges de mil
- Une classe en extérieur sous un arbre donc inexistante
- Une classe délabrée, insalubre, nauséabonde, envahie par les chauves-souris et termites.
Une association japonaise a promis de construire 3 classes en janvier 2011.
Distribution des cartables, fournitures, moustiquaires, pharmacie, livres pour la bibliothèque et de 8 posters éducatifs.
Bilan des effectifs pour l’année scolaire 2010-2011
- CP1 : 27 élèves, CP2 : 25 élèves
- CE1 : 38 élèves, CE2 : 31 élèves
- CM1 : 36 élèves, CM2 : 29 élèves
- Total de 186 élèves dont 21 orphelins (contre 150 élèves en 2005).
Moustiquaires
Un rapport de l’OMS de 2002 a montré que le fait de faire dormir les enfants d’Afrique subsaharienne sous des moustiquaires réduit le taux de mortalité infantile de 20%.
Une politique nationale burkinabée de lutte contre le paludisme a été mise en place cette année. Un recensement fait par l’Etat a permis la distribution dans les zones urbaines comme dans les zones rurales de moustiquaires. Malheureusement leur quantité s’est révélée insuffisante et Tinbo a choisi cette année de distribuer des moustiquaires aux élèves d’une des écoles, celle de Koura Bagre.
Afin d’éviter toute revente par les parents, les emballages ont été déchirés au moment de la distribution. Les parents étaient très enthousiastes et le directeur de l’école, très heureux de notre initiative. Dans son discours il nous a dit que « l’on parle beaucoup du SIDA mais que l’on meurt moins du SIDA que du paludisme ».
Nous avons décidé qu’il serait bon de venir vérifier leur état pendant l’année mais il est difficile d’entrer dans les « concessions » des enfants et les moustiquaires ne sont pas toujours en place, certains élèves les rangent pendant la journée. Nos membres relais sur le terrain feront leur possible.
Notre présidente, dans son discours, a responsabilisé les parents par rapport à l’entretien des moustiquaires et les a sensibilisés sur la nécessité de faire dormir les enfants sous celles-ci afin de les protéger.
LA LUTTE CONTRE L’EXCISION ET LE MARIAGE FORCE
Théâtre
Malgré la forte implication des parents d’élèves de l’école de Koura Bagre et la qualité de leurs pièces de théâtre, il a été décidé cette année de suspendre cette activité pour deux raisons :
- Les sorties théâtrales peuvent représenter un danger pour Gildas et Kam. Elles peuvent être mal perçues par les autorités locales dans le contexte électoral (élections présidentielles fin novembre 2010) et considérées comme une activité subversive.
- Par ailleurs est survenu le problème des déplacements : la zone autour de Koura Bagre est à présent couverte, il faudrait aller plus loin, ce qui a un coût.
Les acteurs demandent de plus en plus de moyens.
Il y a eu 3 sorties cette année. En 2 ans, 2300 personnes ont pu voir la pièce grâce à Tinbo et, depuis la création de la troupe (avant son intégration à l’activité de Tinbo), environ 3000 personnes ont été sensibilisées. Ces personnes sont très demandeuses d’un retour de la troupe.
L’objet de Tinbo reste la lutte contre l’excision et le mariage forcé à travers l’éducation même si l’orientation actuelle est plus axée sur l’éducation.
Notre Dame de Kaya – Sœurs de l’Immaculée Conception
Entretien avec la directrice Sœur Augustine Tiendrebeogo.
Ce foyer, créé en 1952, accueille les jeunes filles fuyant le mariage forcé mais ne va pas à leur recherche, elles viennent d’elles-mêmes.
Les mariages forcés se font à partir de 15 -16 ans, ils sont dans l’intérêt de la famille et peuvent avoir lieu avec des hommes parfois très âgés. Les jeunes filles doivent apprendre à aimer le futur époux même si elles n’éprouvent au départ aucun sentiment pour lui ou bien encore s’il a l’âge de leur grand-père.
Elles peuvent rester au foyer jusqu’à leur mariage avec un autre homme, celui qu’elles auront choisi. Les sœurs protègent ces jeunes femmes de leur ex-époux et de leur famille avec laquelle la réconciliation est difficile voire impossible. Elles leur permettent d’apprendre un métier : tissage, couture, cuisine, élevage, culture de riz, d’arachides, de pomme de terre, etc. A l’heure actuelle, le foyer héberge 37 jeunes filles. Depuis sa création, plus de 10 000 femmes sont passées par ce centre.
Les jeunes filles arrivent les mains vides et doivent faire en sorte de subvenir à leurs besoins en vendant sur le marché le fruit de leur travail.
Il existe des aides ponctuelles d’ONG mais pas d’aide permanente de la paroisse qui manque de moyens. L’alphabétisation primaire des filles est assurée par le diocèse. Des besoins persistent tels que besoins en nourriture, en produits de soins (savons, pharmacie, maquillage), en vêtements. Ces femmes sont jeunes et doivent pouvoir prendre soin d’elles si elles souhaitent trouver le mari qu’elles choisiront.
Ce centre n’accepte pas les filles mères, un test urinaire de grossesse est fait à l’arrivée et les jeunes filles enceintes sont réorientées vers d’autres centres.
Lorsqu’une fille du foyer trouve un mari, celui-ci vient se présenter aux sœurs, qui aideront alors à l’organisation du mariage comme une 2ème famille.
Il existe d’autres centres de ce type au Burkina Faso accueillant d’autres jeunes filles fuyant le mariage forcé ou des filles mères ou bien encore de vieilles femmes accusées de sorcellerie (33 femmes recueillies à l’heure actuelle au centre de Tema-Bokin).
Ecole de Koura Bagre
Nous avons eu un très bon accueil, les parents étaient très présents malgré les récoltes en cours. Nous avons dansé et chanté avec les femmes !
Contrôle de l’état des lampes à pétrole achetées il y a 2 ans : 4 lampes cassées mais bon état global. Le pétrole est mis par les parents. Elles sont utilisées par les élèves de CM2 pour préparer le certificat et se révèlent très utiles !
Nous voyons qu’il y a plusieurs sacs de riz, dons de l’Etat de l’an dernier.
Etat des lieux de l’école :
- 3 classes propres, repeintes il y a 18 mois lors d’une mission d’été Tinbo, posters éducatifs toujours en place
- Une classe en mauvais état : abri construit par les parents d’élèves en banco et tiges de mil
- Une classe en extérieur sous un arbre donc inexistante
- Une classe délabrée, insalubre, nauséabonde, envahie par les chauves-souris et termites.
Une association japonaise a promis de construire 3 classes en janvier 2011.
Distribution des cartables, fournitures, moustiquaires, pharmacie, livres pour la bibliothèque et de 8 posters éducatifs.
Bilan des effectifs pour l’année scolaire 2010-2011
- CP1 : 27 élèves, CP2 : 25 élèves
- CE1 : 38 élèves, CE2 : 31 élèves
- CM1 : 36 élèves, CM2 : 29 élèves
- Total de 186 élèves dont 21 orphelins (contre 150 élèves en 2005).
Moustiquaires
Un rapport de l’OMS de 2002 a montré que le fait de faire dormir les enfants d’Afrique subsaharienne sous des moustiquaires réduit le taux de mortalité infantile de 20%.
Une politique nationale burkinabée de lutte contre le paludisme a été mise en place cette année. Un recensement fait par l’Etat a permis la distribution dans les zones urbaines comme dans les zones rurales de moustiquaires. Malheureusement leur quantité s’est révélée insuffisante et Tinbo a choisi cette année de distribuer des moustiquaires aux élèves d’une des écoles, celle de Koura Bagre.
Afin d’éviter toute revente par les parents, les emballages ont été déchirés au moment de la distribution. Les parents étaient très enthousiastes et le directeur de l’école, très heureux de notre initiative. Dans son discours il nous a dit que « l’on parle beaucoup du SIDA mais que l’on meurt moins du SIDA que du paludisme ».
Nous avons décidé qu’il serait bon de venir vérifier leur état pendant l’année mais il est difficile d’entrer dans les « concessions » des enfants et les moustiquaires ne sont pas toujours en place, certains élèves les rangent pendant la journée. Nos membres relais sur le terrain feront leur possible.
Notre présidente, dans son discours, a responsabilisé les parents par rapport à l’entretien des moustiquaires et les a sensibilisés sur la nécessité de faire dormir les enfants sous celles-ci afin de les protéger.
Rendez-vous à l'Ambassade de France du Burkina Faso
Déroulement
Nous avons tout d’abord rencontré Madame Sawadogo, responsable du fond de développement social de l’ambassade. Après lui avoir présenté notre association et nous être présenté chacun individuellement, nous apprenons que seules les associations locales peuvent bénéficier de ce fond social de développement.
De fait, Tinbo, en tant qu’association française au Burkina Faso, peut éventuellement s’adresser à l’AFD (Agence Française de Développement) qui malheureusement soutient financièrement des projets de grande ampleur et non de petites associations.
Nous rencontrons ensuite Madame Marion Anvroin, chargée du suivi des ONG au Burkina Faso. Celle-ci nous demande si Gildas et Kam ont cherché des partenaires locaux avant de faire appel à Clémence Schantz, présidente de l’association, en 2005. Elle déplore en effet le fait que de nombreuses associations se multiplient alors que de grandes ONG permettraient, selon elle, une action plus efficace. Elle nous informe notamment de l’action à Ouahigouya de la coopération décentralisée de la municipalité de Chambéry et nous conseille vivement de nous mettre en relation avec les autres associations actives sur le terrain (les écoles soutenues par Tinbo dépendent de la commune d’Oula et non d’Ouahigouya). Notre travail sur l’excision au travers des pièces de théâtre suscite chez elle un réel intérêt et nous échangeons sur les différents moyens de lutter contre ce fléau. Avant de travailler à Ouagadougou, Marion Anvroin travaillait en Mauritanie et a eu l’occasion de voir des associations associer les exciseuses à leur travail.
L’inscription de Tinbo au registre des associations françaises présentes au Burkina Faso se fera par échange de mail (formulaire à remplir qu’elle va nous envoyer).
Futurs projets
Cette liste a été dressée en fin de séjour pour développer l’action de Tinbo
- Orphelins : couverture & 2 savons (très utiles, et plus que les tee-shirts notamment)
- Apport de vêtements
- Achat de tables bancs pour Bagawoko +++ et Rigui + (environ 10), pas de besoins pour Koura Bagre
- Développement d’un plan salubrité dans les écoles : poubelles dans chaque classe
- Achat de petits seaux pour nettoyer les tableaux
- Achat de lampes à piles pour les CM2 de Bagawoko, moins fragiles et plus utilisables par les élèves que les lampes à pétrole
- Mise en place d’une bibliothèque pour Bagawoko
- Achat de cartables pour les élèves de Bagawoko qui n’en ont pas eu cette année : CP1 de l’an prochain, CE2, CM2
- Mise en place d’une boîte à pharmacie pour Bagawoko
- Achat de moustiquaires pour Rigui et Bagawoko
- Développement de bourses pour le collège
- « Un élève, un arbre »
- Organisation de témoignages d’anciens élèves
- Organisation d’activités sportives (à développer)
- Soutien de Notre dame de Kaya
Soutien de Notre Dame de Kaya – Discussion avec Gildas et Kam
Kaya se trouve loin de Ouahigouya (environ 4,5 heures de route). Y aller chaque année alourdirait considérablement notre déplacement. Gildas et Kam suggèrent d’essayer d’organiser une visite d’un centre similaire plus proche de Ouahigouya.
Par ailleurs, collecter des vêtements en France pour les apporter à Kaya réduirait le poids autorisé dédié aux écoles. Trop diversifier nos actions sur le terrain risquerait de nous affaiblir.
Il nous apparaît donc clairement que Gildas et Kam émettent beaucoup de réserves quant au soutien de Notre Dame de Kaya, bien qu’ils comprennent tout à fait que nous ayons été très touchées par cette visite. Serait-il possible d’envisager un soutien ponctuel ? Ceci est à discuter avec les membres actifs à Paris.
Bourses pour le collège
Suite à de nombreuses discussions et réflexions, nous avons eu l’idée de proposer un soutien financier de quelques élèves au collège afin de leur permettre de prolonger leurs études et ce, sous forme de bourse.
Le critère majeur de sélection est la motivation : la demande doit être faite par les élèves et par écrit. En complément, deux autres critères seront pris en compte : ressources financières et résultats scolaires. Gildas et Kam se réuniraient avec le directeur et les parents d’élèves afin d’évaluer chacun de ces critères. Le budget à envisager a été discuté et nous envisagerions une prise en charge dans le collège public : 25 000 FCFA de frais de scolarité + 5 000 FCFA de fournitures soit 30 000 FCFA / élève, environ 46 euros / élève / an. Nous envisageons une année test sur une école, celle de Rigui, à la rentrée 2011.